Édition du vendredi 4 novembre 2005
Le logement, de plus en plus un facteur d'exclusion, selon le Secours catholique
Le logement devient de plus en plus un facteur d'exclusion, affirme le Secours catholique qui souligne qu'entre 2000 et 2004, le pourcentage de logements précaires (27,5% des personnes ou familles accueillies par le Secours) a augmenté, lui, de trois points. Dans le même temps, celui des logements stables (72,5%) a diminué de trois points.
Cette évolution, explique le Secours catholique dans son rapport annuel, est due essentiellement à l'afflux des demandeurs d'asile constaté pendant cette période.
En ce qui concerne les logements précaires, ce sont les hébergements par des proches qui ont connu la plus forte augmentation : +2,6% entre 2000 et 2004. La part des personnes logées à l'hôtel et même à la rue continuent quant à elles à augmenter.
Parmi les locataires du parc social (HLM) dominent les familles françaises stables aux ressources régulières tandis que brillent par leur absence les étrangers et en particulier les demandeurs d'asile. «(...) la pénurie de logements sociaux, souligne le Secours catholique, fait apparaître une grave rupture dans le principe d'égalité entre personnes et familles. Cette situation développe de l'amertume et un ressenti d'injustice forte qu'il est indispensable de prendre en compte».
Autre injustice majeure: la flambée des loyers touche plus fortement les ménages les plus modestes: ainsi, montre le Secours catholique, le loyer moyen des locataires privés rencontrés par l'association a augmenté de 18,5% contre 11,8% pour l'ensemble de la population locataire du parc privé.
De plus, 30% des personnes qui font appel au Secours catholique et qui remplissent théoriquement les conditions d'accès aux aides au logement, ne les perçoivent pas.
Les écarts se creusent, dénonce le Secours catholique, entre les locataires du secteur public et du secteur privé au détriment de ces derniers. Quant à ceux qui logent à l'hôtel, affirme-t-il, «ils se trouvent irrémédiablement pris dans une spirale infernale».
D'une façon plus générale, le Secours catholique constate que les personnes qu'elle a accueillies en 2004 «ne sont pas plus nombreuses mais sont de plus en plus pauvres», leur revenu mensuel, en euros constants, équivalant à celui de l'année 2000. Les allocataires du RMI sont dans une situation encore plus difficile, leurs ressources correspondant à celles de l'année 1999.
Sur les quelque 650.000 «situations de pauvreté» rencontrées par le Secours catholique, l'âge moyen des personnes a augmenté. En effet les personnes âgées de 50 à 59 ans sont de plus en plus fréquentes. Explication: l'arrivée massive à cet âge des classes nombreuses nées dans l'immédiat après-guerre ainsi que les difficultés d'emploi propres à ces personnes en fin de carrière professionnelle.
Autre donnée significative: en 2004, près de trois familles «rencontrées» par le Secours catholique sur cinq sont monoparentales.
Egalement, la catégorie «rencontrée» qui augmente le plus est celle des demandeurs d'emploi non indemnisés. Parmi elles, de nombreuses femmes qui retournent sur le marché du travail après avoir élevé leurs enfants, beaucoup de jeunes sans expérience professionnelle, beaucoup de chômeurs en fins de droits.
Enfin, si la proportion d'étrangers en situation régulière est pratiquement constante sur la période 2000-2004 (10% de l'ensemble des situations), celle des étrangers en situation d'attente de statut a plus que doublé depuis 1999.
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